INVASION BARBARE : LES
HUNS
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Le
nom des Huns est un mot générique sous lequel on a désigné
diverses populations asiatiques qui sont vraisemblablement d'origine
différente. La confusion est venue d'abord des auteurs anciens
eux-mêmes, qui donnaient le nom de Huns à tous les peuples
asiatiques qui envahirent l'empire romain à la suite des premiers
Huns véritables.
On
rencontre le terme de Huns pour la première fois dans Ptolémée,
qui place les Chounoi entre
les Bastarnes et
les Rhoxolans,
dans le Sud de la Russie; Denys le Périégète mentionne également
les Ounnoi,
près la mer Caspienne
Le
savant allemand Zeuss a contesté ces lectures qu'il regarde comme
des interpolations, mais nous verrons, par l' histoirechinoise,
que les Huns, dès le Iie siècle de notre ère, étaient en
réalité établis entre la mer Noire, la Caspienne et l'Oural; ils
commencent seulement à se faire connaître comme dévastateurs au
milieu du IIIe
siècle,
lorsqu'ils franchirent le Tanaïs.
D'où
venaient-ils? On a regardé les Huns comme d'origine chinoise ou
d'origine mongole. Nous croyons que ce sont en réalité des Turks,
la plupart du temps. Mais dans certains cas, des populations décrites
comme des Huns ne le sont sans doute pas véritablement : c'est en
particulier le cas des Avars,
possibles descendants de certains Jou-Jouen, et dans lesquels ils
conviendrait donc de voir plutôt des Toungouses.
i
donc tous les Huns des III, IV,
et Ve
siècles ne
sont pas identifiables comme on l'a cru dans le passé, aux
Hioung-nou,
ni même à des populations exclusivement proto-turques, du moins
pourraient-ils correspondre à une fraction de ceux-ci, très
certainement, dans ce cas, mêlée à d'autres peuples parmi lesquels
la composante turque aurait été prédominante.
De
fait, outre l'analogie entre les deux noms, les mouvements et les
migrations des Hioung-nou à différentes époques dans la Haute-Asie
concordent assez bien avec les diverses invasions des Huns en Europe
et en Asie.
Revenons
maintenant aux Huns d'Europe : nous commencerons qu'à la
deuxième moitié du IVe
siècle,
négligeant les incursions qu'ils ont faites sur le territoire romain
avant cette époque.
Les
Huns n'apparaissent en réalité dans l'histoire que vers 375,
au moment où, franchissant le Tanaïs (le
Don)
qui leur servait de limite, ils se jettent en Germanie et sur
l'empire romain.
Tous
les écrits du IVe et Ve siècle, concordent pour nous représenter
les Huns sous les formes les plus hideuses : la taille courte, la
tête écrasée le teint noir, les yeux petits et enfoncés, la
figure tailladée ils passaient leur vie à cheval, où ils
semblaient comme cloués, equis
propè affixi.
image à ret'rouver
lls
avaient évidemment aux yeux de nos auteurs tous les vices et toutes
les férocités de la barbarie. Au point de vue des moeurs et de la
manière de combattre, les renseignements que nous donnent les
contemporains ressemblent à tout ce que nous savons par les Chinois
et les Arabes sur les diverses tribus tatares de l'Asie vivant de la
vie nomade, errant dans les montagnes et dans les plaines, suivis de
nombreux troupeaux et transportant avec eux toute leur famille dans
de grands chariots,
Les
noms des premières tribus des Huns qui franchirent le Palus Méotide,
ce sont : les Alipzures,
les Alcidzures,
les Itamares,
les Tuncasses
et les Boïsques.
Ce furent les Alains
qui reçurent le premier choc. Les Alains proprement remarquables
par leur chevelure blonde, leurs yeux bleus habitaient la Russie
orientale, le nord et l'orient de la mer Caspienne, d'où ils furent
chassés dès le Ier
siècle par
les Hioung-nou.
Quant
aux Alains d'Europe, ceux qui campaient entre l'Oural, la Caspienne
et le Dniepr, ils se trouvèrent, en même temps que les autres
barbares, voisins du Tanais et du Borysthène, les premières
victimes de la grande invasion hunnique de 375.
Les
Alains, les Ostrogoths,
les Goths sont vaincus successivement. La nation des Scires qui
faisait partie de celle des Alains et qui vivait en bonne
intelligence avec les Romains sur les bords du Borysthène est
également écrasée par les Huns vers 410.
En
même temps que les Huns de Balamir et d'Uldès ravageaient l'Europe,
une autre branche de la même famille se jetait en Mésopotamie et
venait faire le siège d'Edesse,
mais ils furent vaincus en 384 par
Richimer, général de Théodose.
En
même temps que les Huns de Balamir et d'Uldès ravageaient l'Europe,
une autre branche de la même famille se jetait en Mésopotamie et
venait faire le siège d'Edesse,
mais ils furent vaincus en 384 par
Richimer, général de Théodose.
Les auteurs byzantins qui rapportent cette expédition dirent que ces
Huns étaient les Ephthalites (Huns Blancs); c'est une expression
impropre et une erreur (qui est fréquente du reste chez les
historiens byzantins et arméniens), car les Ephthalites
n'apparaissent que plus tard
Les
mêmes Huns reviennent quelques années après, ravagent de nouveau
l'Arménie, la Mésopotamie, la Syrie Les Huns se présentèrent
devant Ctésiphon, mais ils furent repoussés par Bahram IV en 396
La
seconde invasion des Huns : Attila.
image
Vers
430 a lieu la seconde invasion des Huns, la plus terrible et la plus
célèbre, sous la conduite d'Attila.
Les
Huns d'Attila sont, des Hioung-nou; leur arrivée en Europe coïncide
avec les grands mouvements des peuples tartares qui eurent lieu dans
la Haute-Asie au commencement du Ve
siècle.
Une
autre branche des Huns franchissait Ie fleuve Oural et pénétrait en
Europe; une partie restait le long de la Caspienne et de la Volga
sous le nom de Kidarites et le surplus venait se joindre aux Huns des
précédentes invasions. C'est ainsi que se forma cette masse énorme
de 6 ou 700 000 barbares qui se jetèrent sur l'empire d'Occident
en 430,
conduits par la famille d'Attila. En 433 les Romains s'engagèrent a
payer, après négociation, un tribut annuel de 700 livres d'or.
Attila
et Bleda, son frère, s'occupèrent de la soumission des nations
scythiques et à la conquête de toute .l'Europe orientale et
septentrionale. Théodose traita de nouveau avec eux en 442.
Personnellement, Attila semble
n'avoir pas eu toute la férocité que les auteurs anciens attribuent
à son peuple; un poète latin anonyme le représente comme un prince
magnanime, toujours prêt à accorder la paix, quoique terrible pour
ses ennemis. Théodose lui
ayant envoyé pour le flatter un diplôme de général des armées
romaines, Attila accepta, mais en ajoutant que cela n'empêchait pas
de combattre les Romains, car il avait pour esclaves des rois
supérieurs aux empereurs.
Avant
d'attaquer l'Empire, il fit la guerre aux Akatzires qu'il n'avait pas
encore pu dompter. Ce peuple, occupait ainsi que les ltemesti les
bords de la Volga et du Tanaïs. Les Akatzires furent vaincus,
par Attila qui
leur donna pour chef son fils aîné Ellac.
C'est
en l'année 447 qu'Attila,
suivi d'une armée formidable et de nombreux vassaux, entra sur les
terres de l'Empire par la Mésie,
la Dacie,
la Thrace et
l'Illyrie;
après une lutte malheureuse, Théodose
demanda
la paix; elle fut conclue en 448 à
des conditions honteuses.
L'année
suivante, l'empereur envoya une ambassade, dont le chef était
Maximin, auprès d'Attila dont le camp était entre la Theiss et le
Danube, près de l'actuelle Budapest.
Le but secret de la mission était d'assassiner le roi des Huns; le
complot fut découvert et Attila se contenta d'exiger un nouveau
tribut.
En
450, Attila envahit la Germanie, traverse le Rhin et entre en Gaule;
on sait qu'il fut vaincu par Aetius dans
les champs Catalauniques, en 451.
Il
se jeta ensuite en Italie qui fut ravagée jusqu'à Rome.
Attila
est mort en 453,
près de Peist, très probablement de mort violente, ainsi qu'en
témoignent la plupart des historiens et les légendes scandinaves et
germaniques. Après la mort de ce conquérant, ses fils ne purent
s'entendre sur le partage des peuples soumis.
Les
Goths,
Gépides, Ruges, Sarmates,
Alains,
Suéves,
en profitèrent pour secouer le joug. Les Gèpides vainquirent les
Huns dans une bataille sanglante en Pannonie,.où 30 000 Huns furent
tués. Les survivants s'établirent dans les bouches du Danube, dans
la nouvelle Dacie.
En
même temps les Sarmates, mêlés de Huns et de Gemandres,
s'installaient en Illyrie. Les Scires, les Alains et les Satagares,
en Mésie, les Ruges choisirent les villes inconnues de Biozimata et
Scandiopolis en Norique; les Gépides, enfin, occupèrent la Dacie
ancienne au delà du Danube. Tous ces barbares se soumirent à
l'Empire et prirent le nom de confédérés. Les Ostrogoths, qui
étaient restés fidèles vassaux des Huns, obtinrent de l'empereur
Marcien de s'établir le long et au Sud du Danube depuis
Sirmium jusqu'à Vindobona (Vienne) et à l'orient jusqu'à la
Mésie, servant d'avant-garde pour défendre les frontières.
En 454 ils
furent attaqués par des Huns qui avaient franchi le Danube, mais ces
derniers furent vaincus, obligés de repasser le fleuve et de se
réfugier vers cette partie de la Scythie arrosée par le Danube qui
était appelé dans leur langue Hunnivar.
Quelques
années plus tard, en 462,
ces mêmes Huns reparaissent, pour venir au secours des Huns
Satagarii établis dans la Pannonie intérieure et que les Ostrogoths
avaient attaqués; les Huns sont de nouveau battus et rejetés au
delà du Danube en même temps que lesSuèves de
Germanie qui occupaient la Bavière.
En 470,
nouvelle guerre entre les Romains et les Huns finit par le massacre
de ces derniers. A la suite de ces divers insuccès, les Huns
d'Attila disparaissent de l'histoire et même de leur territoire qui
se trouve peu à peu occupé par les Bulgares, peuple turk venu
de la Volga