dimanche 24 novembre 2013

Les Huns


INVASION BARBARE : LES HUNS

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Le nom des Huns est un mot générique sous lequel on a désigné diverses populations asiatiques qui sont vraisemblablement d'origine différente. La confusion est venue d'abord des auteurs anciens eux-mêmes, qui donnaient le nom de Huns à tous les peuples asiatiques qui envahirent l'empire romain à la suite des premiers Huns véritables.
On rencontre le terme de Huns pour la première fois dans Ptolémée, qui place les Chounoi entre les Bastarnes et les Rhoxolans, dans le Sud de la Russie; Denys le Périégète mentionne également les Ounnoi, près la mer Caspienne
Le savant allemand Zeuss a contesté ces lectures qu'il regarde comme des interpolations, mais nous verrons, par l' histoirechinoise, que les Huns, dès le Iie siècle de notre ère, étaient en réalité établis entre la mer Noire, la Caspienne et l'Oural; ils commencent seulement à se faire connaître comme dévastateurs au milieu du IIIe siècle, lorsqu'ils franchirent le Tanaïs.
D'où venaient-ils? On a regardé les Huns comme d'origine chinoise ou d'origine mongole. Nous croyons que ce sont en réalité des Turks, la plupart du temps. Mais dans certains cas, des populations décrites comme des Huns ne le sont sans doute pas véritablement : c'est en particulier le cas des Avars, possibles descendants de certains Jou-Jouen, et dans lesquels ils conviendrait donc de voir plutôt des Toungouses

i donc tous les Huns des IIIIV, et Ve  siècles ne sont pas identifiables comme on l'a cru dans le passé, aux Hioung-nou, ni même à des populations exclusivement proto-turques, du moins pourraient-ils correspondre à une fraction de ceux-ci, très certainement, dans ce cas, mêlée à d'autres peuples parmi lesquels la composante turque aurait été prédominante.








De fait, outre l'analogie entre les deux noms, les mouvements et les migrations des Hioung-nou à différentes époques dans la Haute-Asie concordent assez bien avec les diverses invasions des Huns en Europe et en Asie.
Revenons maintenant aux Huns d'Europe : nous  commencerons qu'à la deuxième moitié du IVe siècle, négligeant les incursions qu'ils ont faites sur le territoire romain avant cette époque.
Les Huns n'apparaissent en réalité dans l'histoire que vers 375, au moment où, franchissant le Tanaïs (le Don) qui leur servait de limite, ils se jettent en Germanie et sur l'empire romain.
Tous les écrits du IVe et Ve siècle, concordent pour nous représenter les Huns sous les formes les plus hideuses : la taille courte, la tête écrasée le teint noir, les yeux petits et enfoncés, la figure tailladée ils passaient leur vie à cheval, où ils semblaient comme cloués, equis propè affixi. 

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lls avaient évidemment aux yeux de nos auteurs tous les vices et toutes les férocités de la barbarie. Au point de vue des moeurs et de la manière de combattre, les renseignements que nous donnent les contemporains ressemblent à tout ce que nous savons par les Chinois et les Arabes sur les diverses tribus tatares de l'Asie vivant de la vie nomade, errant dans les montagnes et dans les plaines, suivis de nombreux troupeaux et transportant avec eux toute leur famille dans de grands chariots,
Les noms des premières tribus des Huns qui franchirent le Palus Méotide, ce sont : les Alipzures, les Alcidzures, les Itamares, les Tuncasses et les Boïsques. Ce furent les Alains qui reçurent le premier choc. Les Alains proprement remarquables par leur chevelure blonde, leurs yeux bleus habitaient la Russie orientale, le nord et l'orient de la mer Caspienne, d'où ils furent chassés dès le Ier siècle par les Hioung-nou.
Quant aux Alains d'Europe, ceux qui campaient entre l'Oural, la Caspienne et le Dniepr, ils se trouvèrent, en même temps que les autres barbares, voisins du Tanais et du Borysthène, les premières victimes de la grande invasion hunnique de 375.

Les Alains, les Ostrogoths, les Goths sont vaincus successivement. La nation des Scires qui faisait partie de celle des Alains et qui vivait en bonne intelligence avec les Romains sur les bords du Borysthène est également écrasée par les Huns vers 410.
En même temps que les Huns de Balamir et d'Uldès ravageaient l'Europe, une autre branche de la même famille se jetait en Mésopotamie et venait faire le siège d'Edesse, mais ils furent vaincus en 384 par Richimer, général de Théodose.
En même temps que les Huns de Balamir et d'Uldès ravageaient l'Europe, une autre branche de la même famille se jetait en Mésopotamie et venait faire le siège d'Edesse, mais ils furent vaincus en 384 par Richimer, général de Théodose. Les auteurs byzantins qui rapportent cette expédition dirent que ces Huns étaient les Ephthalites (Huns Blancs); c'est une expression impropre et une erreur (qui est fréquente du reste chez les historiens byzantins et arméniens), car les Ephthalites n'apparaissent que plus tard
Les mêmes Huns reviennent quelques années après, ravagent de nouveau l'Arménie, la Mésopotamie, la Syrie Les Huns se présentèrent devant Ctésiphon, mais ils furent repoussés par Bahram IV en 396

La seconde invasion des Huns : Attila. 
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Vers 430 a lieu la seconde invasion des Huns, la plus terrible et la plus célèbre, sous la conduite d'Attila. Les Huns d'Attila sont, des Hioung-nou; leur arrivée en Europe coïncide avec les grands mouvements des peuples tartares qui eurent lieu dans la Haute-Asie au commencement du Ve siècle.
Une autre branche des Huns franchissait Ie fleuve Oural et pénétrait en Europe; une partie restait le long de la Caspienne et de la Volga sous le nom de Kidarites et le surplus venait se joindre aux Huns des précédentes invasions. C'est ainsi que se forma cette masse énorme de 6 ou 700 000 barbares qui se jetèrent sur l'empire d'Occident en 430, conduits par la famille d'Attila. En 433 les Romains s'engagèrent a payer, après négociation, un tribut annuel de 700 livres d'or. Attila et Bleda, son frère, s'occupèrent de la soumission des nations scythiques et à la conquête de toute .l'Europe orientale et septentrionale. Théodose traita de nouveau avec eux en 442.

Personnellement, Attila semble n'avoir pas eu toute la férocité que les auteurs anciens attribuent à son peuple; un poète latin anonyme le représente comme un prince magnanime, toujours prêt à accorder la paix, quoique terrible pour ses ennemis. Théodose lui ayant envoyé pour le flatter un diplôme de général des armées romaines, Attila accepta, mais en ajoutant que cela n'empêchait pas de combattre les Romains, car il avait pour esclaves des rois supérieurs aux empereurs.
Avant d'attaquer l'Empire, il fit la guerre aux Akatzires qu'il n'avait pas encore pu dompter. Ce peuple, occupait ainsi que les ltemesti les bords de la Volga et du Tanaïs. Les Akatzires furent vaincus, par Attila qui leur donna pour chef son fils aîné Ellac.
C'est en l'année 447 qu'Attila, suivi d'une armée formidable et de nombreux vassaux, entra sur les terres de l'Empire par la Mésie, la Dacie, la Thrace et l'Illyrie; après une lutte malheureuse, Théodose demanda la paix; elle fut conclue en 448 à des conditions honteuses.
L'année suivante, l'empereur envoya une ambassade, dont le chef était Maximin, auprès d'Attila dont le camp était entre la Theiss et le Danube, près de l'actuelle Budapest. Le but secret de la mission était d'assassiner le roi des Huns; le complot fut découvert et Attila se contenta d'exiger un nouveau tribut.
En 450, Attila envahit la Germanie, traverse le Rhin et entre en Gaule; on sait qu'il fut vaincu par Aetius dans les champs Catalauniques, en 451. Il se jeta ensuite en Italie qui fut ravagée jusqu'à Rome.
Attila est mort en 453, près de Peist, très probablement de mort violente, ainsi qu'en témoignent la plupart des historiens et les légendes scandinaves et germaniques. Après la mort de ce conquérant, ses fils ne purent s'entendre sur le partage des peuples soumis. Les Goths, Gépides, Ruges, Sarmates, Alains, Suéves, en profitèrent pour secouer le joug. Les Gèpides vainquirent les Huns dans une bataille sanglante en Pannonie,.où 30 000 Huns furent tués. Les survivants s'établirent dans les bouches du Danube, dans la nouvelle Dacie.
En même temps les Sarmates, mêlés de Huns et de Gemandres, s'installaient en Illyrie. Les Scires, les Alains et les Satagares, en Mésie, les Ruges choisirent les villes inconnues de Biozimata et Scandiopolis en Norique; les Gépides, enfin, occupèrent la Dacie ancienne au delà du Danube. Tous ces barbares se soumirent à l'Empire et prirent le nom de confédérés. Les Ostrogoths, qui étaient restés fidèles vassaux des Huns, obtinrent de l'empereur Marcien de s'établir le long et au Sud du Danube depuis Sirmium jusqu'à Vindobona (Vienne) et à l'orient jusqu'à la Mésie, servant d'avant-garde pour défendre les frontières.
En 454 ils furent attaqués par des Huns qui avaient franchi le Danube, mais ces derniers furent vaincus, obligés de repasser le fleuve et de se réfugier vers cette partie de la Scythie arrosée par le Danube qui était appelé dans leur langue Hunnivar.
Quelques années plus tard, en 462, ces mêmes Huns reparaissent, pour venir au secours des Huns Satagarii établis dans la Pannonie intérieure et que les Ostrogoths avaient attaqués; les Huns sont de nouveau battus et rejetés au delà du Danube en même temps que lesSuèves de Germanie qui occupaient la Bavière.
En 470, nouvelle guerre entre les Romains et les Huns finit par le massacre de ces derniers. A la suite de ces divers insuccès, les Huns d'Attila disparaissent de l'histoire et même de leur territoire qui se trouve peu à peu occupé par les Bulgares, peuple turk  venu de la Volga